Lien entre forêt et agriculture: source d'une biodiversité décuplée
Valeurs d'un pâturage boisé pour la promotion d'une riche biodiversité grâce à un écosystème diversifié.
Les pâturages boisés sont des surfaces exploitées selon le régime du sylvopastoralisme. Formellement, ils sont soumis à la législation forestière. Au vu de l'activité agricole qui s'y déroule, ils doivent également respecter les dispositions légales règlementant leur exploitation.
L'ensemble de la surface d'un pâturage boisé est herbeuse, de sorte à permettre la pâture du bétail, mais elle est aussi ponctuée de nombreux arbres isolés ou de bosquets forestiers. L'environnement s'apparente à une forêt très clairsemée, dans laquelle la pâture se pratique généralement de manière extensive.
De nombreuses espèces animales et végétales profitent de cette mosaïque paysagère. Celle-ci permet d'avoir un environnement très diversifié, horizontalement (des zones très ensoleillées ainsi que des zones ombragées) et verticalement (prairie, zone buissonnante et canopée des arbres).
Ainsi, de nombreuses espèces peuvent trouver leur habitat de nourrissage ou de reproduction dans cet environnement et ainsi accomplir leur cycle de vie. Les qualités écologiques du pâturage boisé dépend de l'apport de fumure, de la part de boisement, du type de bétail et de la durée de la pâture. Les structures annexes comme les murs en pierres ou les murgiers, les tas de branches et les zones humides apportent encore une plus-value pour la petite faune.
Les pâturages boisés sont des structures dynamiques qui évoluent dans le temps en fonction de la sénescence des vieux arbres et de l'établissement du rajeunissement. Quelques cellules de rajeunissement de la forêt, bien réparties dans l'espace, doivent être protégées de la dent du bétail pour garantir son développement.
Ainsi, le couvert d'arbre sur la surface de pâture est assuré dans le temps permettant de rendre le pâturage boisé durable sur le long terme.
Promouvoir la création de pâturages boisés permet de relier deux domaines importants dans la structuration de notre paysage: l'agriculture et la foresterie! Le dialogue entre ces deux parties est ainsi renforcé, ce qui est important dans la gestion de l'environnement à l'interface entre l'agriculture et la forêt. Aussi, ce milieu permet de diversifier le paysage, permettant de l'embellir pour les promeneurs et autres visiteurs mais également d'apporter une grande variété d'habitats favorables à la faune et à la flore locale.
Le bureau Drosera écologie appliquée SA collabore avec le Service des forêts, de la nature et du paysage ainsi qu'avec les communes et consortages d'alpage pour élaborer des plans de gestion intégrés (PGI), c'est-à-dire des projets permettant la réouverture d'anciens pâturages boisés ou la création de nouveaux pour lier les intérêts agricoles et forestiers du milieu.
Grâce au PGI, les valeurs et priorités pour l'agronomie et la forêt sont définies, les interventions forestières planifiées spatialement et dans le temps et les interventions agricoles coordonnées avec le projet pour assurer de leur pérennité. Ce document amène à l'engagement contractuel de tous les acteurs concernés, les agriculteurs, les propriétaires fonciers, les forestiers et le service de l'état, qui soutien financièrement cette démarche.