La Bacchante dans le Chablais valaisan

La Bacchante, qui est liée aux forêts claires et aux ourlets herbeux mi-ombragés de basse altitude, a beaucoup souffert des modifications de l’exploitation traditionnelle des forêts (abandon des taillis, abandon de la pâture en forêt, plantations…), ainsi que du goudronnage des chemins en forêt ou en lisière. Une sévère régression de l’espèce sur le plan national et régional a été constatée dès les années 1950.

Ci-dessus, un exemple de lisière favorable à la bacchante. La présence d’un petit sentier qui suit la lisière limite le développement de buissons. La strate herbacée se trouvant sous les branches des grands arbres est en situation semi-ombragée.

Le papillon ne s’observe que durant une courte période, qui s’étend sur 2 à 3 semaines (en fonction de la taille de la population). A basse altitude, dans le Chablais, le papillon peut commencer à voler durant la première quinzaine de juin. Il peut encore s’observer jusqu’à mi-juillet, voire fin juillet, dans les stations les plus élevées.

Les investigations réalisées ont permis de conclure qu'avec le nombre de populations qu’elle abrite, la région du Chablais valaisan revêt une importance particulière pour cette espèce, même si les colonies semblent de taille plutôt faible à moyenne (à l’exception de celle du Bois-Noir à St-Maurice).

L’application de mesures de gestion forestière en faveur de cette espèce est donc pleinement justifiée, ceci d’autant plus que la Bacchante est un bon exemple d’espèce parapluie. La gestion de l’habitat en sa faveur pourrait également être bénéfique à d’autres papillons forestiers comme le Petit sylvain (Limenitis camilla), ou peut-être aussi la très rare Ecaille brune (Pericallia matronula).

Le projet mené par le bureau Drosera s'est déroulé en plusieurs étapes durant plus d'une dizaine d'années.